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La pleine conscience et les émotions : Accueillir les émotions

Accueillir les émotions difficiles avec curiosité, ouverture, acceptation et amour aide à apaiser leur intensité et favorise le bien-être émotionnel.

Lorsque l’on lutte contre des symptômes de santé mentale, il est fréquent de ressentir une résistance face à des émotions désagréables. Soyons honnêtes ; qui veut se sentir triste, en colère ou anxieux ? Cependant, il est très important d’apprendre à accueillir et à accepter ces sentiments comme faisant partie de l’expérience humaine. Pensez aux émotions comme à un bébé : s’il pleure et que personne ne lui prête attention et ne répond à ses besoins, ses pleurs deviendront de plus en plus forts et de plus en plus insistants. Il en va de même pour les émotions : si nous continuons à les réprimer et à les ignorer, elles deviendront de plus en plus fortes avec le temps. Il peut être utile de considérer toutes les émotions comme des parties importantes de vous-même qui sont là pour vous protéger. La tristesse peut vous encourager à rechercher un soutien social ou à prendre du temps pour vous reposer. L’anxiété peut vous avertir de vous protéger de l’inconfort ou des menaces perçues. La colère peut vous motiver à vous battre pour vous-même et(ou) à garder votre espace. Bien qu’il puisse être désagréable de ressentir ces émotions, le fait de leur donner de l’espace peut contribuer à les apaiser et à réduire leur intensité à long terme. 

Adoption d’une attitude de pleine conscience 

Comme le décrit le Dr Daniel Siegel dans son livre « The Mindful Brain », aborder la pleine conscience et l’autoréflexion avec une attitude de Curiosité, d’Ouverture, d’Acceptation et d’Amour (COAL) favorisera une approche sans jugement. 

C - Curiosité 

Adoptez l’approche d’un enfant qui explore quelque chose pour la première fois. Dites-vous : « Je me demande ce que je vais trouver si je me penche sur cette émotion difficile ».  

O - Ouverture 

Soyez ouvert à tout ce qui se présente. Vous n’êtes pas l’expert de ce qui se passe si vous ne l’avez pas encore exploré. Chaque jour, chaque expérience peut apporter quelque chose de nouveau ou de nuancé auquel vous ne vous attendiez pas. Soyez donc ouvert à tout ce que vous trouverez chaque fois que vous choisirez d’être curieux au sujet d’une émotion.  

A - Acceptation 

Pratiquez l’acceptation de ce qui se présente à chaque instant. Ce n’est peut-être pas quelque chose que vous aimez, mais c’est la réalité de ce moment. Peut-être que dans 2 minutes ou 2 jours, cette expérience changera. Ou peut-être sera-t-elle toujours la même. Mais entraînez-vous à reconnaître vos conclusions actuelles pour ce qu’elles sont à chaque instant 

A - Amour 

Envoyez de l’amour, de la gentillesse et de l’auto-compassion à l’émotion. Imaginez que vous la tenez ou envoyez-lui un message de réconfort. Envoyer de l’amour, c’est notamment reconnaître que l’émotion est là pour servir un but et vous aider d’une manière ou d’une autre.  

Voici quelques exemples de la manière dont on peut donner de l’espace aux émotions difficiles : 

1. Prenez un moment pour « demander » à l’émotion : « Qu’est-ce que tu essaies de me dire ?  » - Si vous avez une réponse (par exemple, le fait de vous sentir seul peut être un signe que vous avez besoin de créer des liens, ou le fait d’avoir peur d’une évaluation à venir peut vous préparer à des commentaires difficiles), réfléchissez à la manière dont vous pouvez essayer d’apaiser ce besoin (par exemple, tendre la main à un ami, ou prendre un moment pour vous préparer à l’évaluation, ou y penser). 

2. Explorez avec curiosité la façon dont cette émotion se manifeste dans votre corps. Où ressentez-vous de la colère ou de la tristesse ? Comment l’anxiété affecte-t-elle votre respiration ou votre rythme cardiaque ? Veillez à ne pas juger la réaction de votre corps et à l’observer. Il peut être utile de vous rappeler que les émotions ne vous font pas de mal et que prendre le temps de les ressentir est donc sans danger. 

3. Entraînez-vous à accepter l’émotion pour ce qu’elle est à ce moment précis. Souvent, les personnes ressentent des émotions secondaires par rapport à la réponse émotionnelle initiale. Par exemple, se sentir anxieux parce qu’on est anxieux ou avoir honte parce qu’on est déprimé. En changeant votre relation avec les émotions par l’acceptation, cette émotion secondaire peut être apaisée et son intensité, diminuée. Pour ce faire, vous pouvez vous dire quelque chose comme : «  Wow, je me sens vraiment anxieux en ce moment ». Il est important de reconnaître qu’il ne s’agit que de l’expérience présente, car l’émotion peut être ressentie différemment dans une minute, une heure ou un jour. Une partie de l’acceptation consiste à reconnaître votre expérience à ce moment précis. Rien ne peut changer ce qui est déjà présent, mais cela ne signifie pas que cela ne changera pas dans les moments à venir. 

Ressources 

Références 

Greenberg, L. S. (2015). Emotion-focused therapy: Coaching clients to work through their feelings (2nd ed.). American Psychological Association. https://doi.org/10.1037/14692-000 

Hayes, S. C., Strosahl, K. D., & Wilson, K. G. (2011). Acceptance and commitment therapy: The process and practice of mindful change (2nd ed.). Guilford Press. 

Neff, K. D. (2011). Self-compassion: The proven power of being kind to yourself. William Morrow. 

Segal, Z. V., Williams, J. M. G., & Teasdale, J. D. (2018). Mindfulness-based cognitive therapy for depression (2nd ed.). Guilford Press 

Siegel, D. J. (2007). The mindful brain: Reflection and attunement in the cultivation of well-being. W. W. Norton & Company.