Pour la navigation sur le site ou l'assistance : Appeler le 1-833-866-9929

Soutenir la santé mentale des hommes : comment les leaders peuvent aider

La stigmatisation empêche les hommes de parler de leur santé mentale. Découvrez comment les leaders peuvent favoriser l’ouverture, réduire les risques et soutenir la guérison.

En tant que gestionnaire ou superviseur·euse, vous devez connaître les préjugés entourant la prise en charge de la santé mentale ou des dépendances chez les hommes. Souvent, ils souffrent seuls et en silence à cause de ces préjugés. Comment pouvez-vous les aider? 

Voici certains énoncés parfois utilisés pour parler du soutien en santé mentale ou en dépendances chez les hommes : 

  • Pour les « vrais hommes », c’est un signe de faiblesse de demander de l’aide pour leur santé mentale ou leurs dépendances. 

  • La tristesse et la dépression ne sont pas des émotions « normales » ou « masculines »; les hommes doivent contrôler leurs émotions et passer par-dessus.  

  • Les hommes ne devraient pas demander de l’aide; ils devraient être capables de se débrouiller seuls.  

  • Chez les hommes, la dépression et l’anxiété est un signe de vulnérabilité et de faiblesse. 

Bref, ces énoncés sont erronés et ne s’appliquent à personne. Les hommes doivent souvent composer avec les préjugés apparents ou réels relatifs aux enjeux liés à la santé mentale et aux dépendances. 

Voici quelques raisons qui expliquent que les hommes ne parlent pas de ces enjeux : 

  • « J’ai appris à les régler. » (40 %) 

  • « Je ne veux pas être un fardeau pour personne. » (36 %) 

  • « Je suis trop gêné. » (29 %) 

  • « Il existe des préjugés négatifs entourant ces enjeux. » (20 %) 

  • « Je ne veux pas admettre que j’ai besoin d’aide. » (17 %) 

  • « Je ne veux pas paraître faible. » (16 %) 

  • « Je n’ai personne à qui parler. » (14 %) 

La société apprend souvent aux hommes à « s’endurcir » ou à « être forts », ce qui peut entraîner un sentiment d’isolement et d’impuissance. En raison de ces pressions culturelles, les hommes ont plus de difficultés à exprimer leurs émotions et peuvent s’empêcher d’obtenir le soutien dont ils ont besoin.

Faits sur les hommes canadiens et leur santé mentale :

  • Environ 10 % des hommes canadiens font face à de graves problèmes de santé mentale au cours de leur vie.  

  • Environ un million d’hommes canadiens sont atteints de dépression majeure chaque année.  

  • En moyenne, environ 4 500 Canadien·ne·s se suicident chaque année, et 75 % sont des hommes.  

  • Le taux de suicide chez les hommes autochtones du Canada est 2 fois plus élevé que la moyenne nationale, les hommes inuits étant 11 fois plus nombreux à se suicider. 

  • Les hommes autochtones, noirs et de couleur sont plus susceptibles d’être confrontés à des problèmes de santé mentale en raison de certains facteurs, comme la discrimination, le racisme et des difficultés socio-économiques.  

  • Les hommes de la communauté 2SLGBTQIA+ sont plus susceptibles d’être aux prises avec des problèmes relatifs à la dépression, à l’anxiété, au suicide, à l’automutilation et aux dépendances.  

  • Les provinces et territoires affichant les taux de suicide les plus élevés chez les hommes sont le Nunavut, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon, le Nouveau-Brunswick, le Québec, la Saskatchewan et l’Alberta.

Prendre conscience des signes et symptômes associés à la santé mentale et aux dépendances

En ce qui concerne la santé mentale et les dépendances, on doit prendre conscience que santé mentale et abus de substances psychoactives ne sont pas nécessairement liés. Les problèmes d’abus de substances psychoactives ne sont pas toujours associés à des problèmes de santé mentale. Toutefois, dans certains cas, les personnes abusent de substances pour atténuer les symptômes d’un trouble de santé mentale non diagnostiqué et aider à composer avec les émotions douloureuses ou les changements temporaires à leur humeur. Conséquemment, ces abus peuvent prolonger ou aggraver ces symptômes et entraîner d’autres problèmes à long terme. 

Quel que soit le milieu de travail, on doit être conscient·e des signes et symptômes chez une personne qui présente un ou plusieurs troubles liés à la santé mentale et aux dépendances. Votre rôle en tant que dirigeant·e ne vous permet pas de poser un diagnostic ou de présumer que des employé·e·s ont un trouble lié à la santé mentale ou aux dépendances s’ils·elles ont un des comportements énumérés ci-dessous. Dans le cadre de vos fonctions, vous devez remarquer les symptômes qui ont des répercussions sur le rendement actuel et futur. Voici quelques signes pouvant influer sur le rendement : 

Signes possibles d’abus de substances psychoactives ou problèmes connexes : 

Rendement 
  • Négligence, erreurs 

  • Mépris de la sécurité 

  • Erreurs de jugement 

  • Périodes de déjeuner prolongées et départs précoces 

  • Qualité inégale du travail 

  • Augmentation de l’absentéisme 

  • Diminution de la productivité ou baisse sporadique de la productivité 

  • Prise de risque inutile 

  • Manque de concentration 

  • Absences inexpliquées du milieu de travail

Comportement 
  • Évitement des ami·e·s et des collègues 

  • Rejet du blâme sur les autres pour ses propres problèmes et ses lacunes 

  • Plaintes sur les problèmes vécus à la maison 

  • Plaintes et excuses pour des maladies vaguement définies 

  • Détérioration de l’apparence personnelle 

  • Problèmes financiers fréquents

Dans de nombreux cas, les symptômes de maladie physique reflètent ceux d’une personne qui est aux prises avec des problèmes de santé mentale. Votre expertise et votre rôle de dirigeant·e ne consistent pas à poser un diagnostic de trouble lié à la santé mentale ou aux dépendances. Compte tenu de la complexité de la situation, les dirigeant·e·s doivent rechercher des modèles de comportement susceptibles d’influer sur le rendement. Voici quelques signes généraux de problèmes liés à la santé mentale : 

Rendement 
  • Incapacité d’accomplir des tâches, de contrôler son comportement ou de se concentrer 

  • Augmentation de l’absentéisme 

  • Insubordination 

  • Refus de sortir ou de répondre aux appels 

  • Employé·e auparavant ponctuel·le qui arrive de plus en plus souvent en retard au travail

Comportement 
  • Accès de colère ou agressivité 

  • Maux de tête constants 

  • Fatigue constante 

  • Pensées dépressives et (ou) suicidaires 

  • Changements relatifs à l’hygiène 

  • Augmentation de la fréquence des crises d’anxiété et (ou) de panique 

  • Perte du sens de l’humour 

  • Adoption de comportements dangereux et à risque (p. ex. conduite dangereuse, jeux compulsifs)    

  • Augmentation marquée de la consommation d’alcool ou de tabac 

  • Tendance à pleurer constamment

Traiter de ces enjeux avec vos collègues masculins

Parler des difficultés entourant la santé mentale ou les dépendances peut s’avérer difficile. Les préjugés chez les hommes viennent souvent du fait qu’ils ne parlent pas de leurs problèmes. Voici quelques stratégies que vous pouvez adopter pour apporter votre soutien : 

  1. Faites de la sensibilisation à la santé mentale et aux dépendances. Le fait de se familiariser avec ces questions est un pas dans la bonne direction pour en discuter avec vos équipes. Pour favoriser l’adoption de solutions proactives si une telle situation se présente en milieu de travail, il faut savoir ce qui crée un environnement professionnel favorable qui protège la santé psychologique des employé·e·s et leur permet de sentir à l’aise de parler à leur gestionnaire ou à leur superviseur·euse de leurs problèmes de santé mentale ou de dépendances. Les dirigeant·e·s et le personnel clé doivent communiquer avec le service des ressources humaines ou leur gestionnaire pour obtenir plus de soutien et plus de renseignements et les aider à mieux comprendre les comportements inhabituels des employé·e·s. 

  1. Parlez à vos employé·e·s. Vous devez échanger avec vos employé·e·s sur la santé mentale et les dépendances. En parler peut contribuer à mettre fin aux préjugés associés au fait d’aller chercher de l’aide. La reconnaissance des préjugés vécus par les hommes et le renforcement des aptitudes à aborder et à résoudre les problèmes peuvent aider à créer un climat de soutien (p. ex. ce n’est pas un signe de faiblesse de demander de l’aide). 

  1. Parlez à la personne concernée. Si vous pensez qu’un·e employé·e traverse une période difficile, envisagez de lui parler. Voici quelques suggestions pour vos conversations : 

  • Soyez honnête. Parlez à l’employé·e des signes que vous avez remarqués et des raisons qui vous poussent à en être préoccupé·e. 

  • Offrez-lui du soutien. Faites-lui savoir que vous êtes là pour lui·elle. 

  • Favorisez la transparence. Faites-lui savoir que vous vous préoccupez réellement de son bien-être. Rappelez-lui les ressources à sa disposition; à un moment donné, la personne en difficulté pourrait chercher du soutien ou des conseils. 

  • Ne lui faites pas la morale; écoutez-le·la. L’employé·e peut être fragile; le fait d’être critique peut nuire à la communication. Écoutez ce que l’employé·e a à dire avant de poser des questions. Prenez l’information au sérieux. 

  • N’ayez pas peur d’aborder le problème. Vous n’êtes peut-être pas certain·e que l’employé·e a un problème. Même si vous n’est pas certain·e que c’est le cas, vous devez aborder les problèmes que vous avez observés et qui ont des répercussions sur son rendement. 

  • Parlez à l’employé·e avec dignité et respect. Rappelez-vous que tout le monde traverse des moments difficiles. Vous pourriez être choqué·e, en colère, triste ou effrayé·e par les confidences de l’employé·e. N’oubliez pas de rester calme et de faire preuve de professionnalisme. En traitant l’employé·e avec respect et dignité, vous favorisez la communication dans un climat calme et favorable. 

  • Demandez de l’aide. Apprendre qu’un·e employé·e traverse une période difficile peut être intimidant et stressant. Communiquez avec votre superviseur·euse ou le service des ressources humaines pour obtenir des conseils et du soutien sur la manière d’aborder le rendement au travail. Ces ressources peuvent vous aider à prendre des décisions dans l’intérêt supérieur de l’employé·e, de l’employeur·euse et du milieu de travail.

En ayant une meilleure compréhension des signes et symptômes liés aux problèmes de santé mentale ou de dépendances, vous serez en mesure de mieux soutenir vos employé·e·s. Beaucoup de personnes vivent des problèmes de santé mentale ou de dépendances ou connaissent une personne qui en souffre. C’est pourquoi vous devenez un·e meilleur·e dirigeant·e en portant une plus grande attention à ces enjeux.

Références

  1. Berg, B. (11 juillet 2022). « BIPOC mental health facts & statistics. » Pathlight Behavioral Health. (Seulement en anglais)

  2. CMHA. (s.d.). « Men’s mental health. » Canadian Mental Health Association–Toronto. Consulté le 5 mars 2025. (Seulement en anglais)

  3. Crawford, A. (24 février 2022). « Suicide among Indigenous Peoples in Canada. » Consulté le 5 mars 2025. (Seulement en anglais)

  4. Gouvernement du Canada. (16 septembre 2024). « Suicide au Canada. » Agence de la santé publique du Canada.