Les enfants du personnel de sécurité publique : Comprendre et soutenir leurs besoins particuliers
Les enfants du personnel de la sécurité publique font souvent face à des défis émotionnels comme l’anxiété et l’incertitude en raison du travail exigeant et imprévisible de leur parent, ce qui rend essentielle la communication ouverte, des routines stables et un soutien précoce pour leur bien-être.
En tant que membre du personnel de sécurité publique (« les PSP »), votre travail joue un rôle essentiel dans la sécurité des communautés. Pendant que vous vous consacrez à l’importante tâche de servir les autres, votre propre famille, en particulier vos enfants, peut être confrontée à des défis émotionnels uniques. Les enfants de PSP vivent souvent dans le stress de l’incertitude, des changements de routine et de l’inquiétude pour la sécurité de leurs parents. Comprendre l’impact de votre rôle sur votre enfant est la première étape pour l’aider à se sentir en sécurité, soutenu et résilient.
Votre enfant n’a peut-être pas les mots pour l’expliquer, mais il peut s’inquiéter chaque fois que vous partez au travail. Selon la littérature, les enfants de PSP sont plus susceptibles de souffrir d’anxiété généralisée et d’anxiété de séparation, et de craindre que leur parent ne se blesse en service. Ils peuvent ressentir votre stress après un appel difficile ou devenir anxieux lorsque vous manquez des vacances, les histoires avant le dodo ou des événements scolaires. Même si vous faites de votre mieux pour ne pas ramener de travail à la maison, les enfants sont perspicaces et absorbent souvent les changements subtils de votre humeur ou de votre niveau de stress. Les enfants peuvent également être plus enclins à adopter des comportements extériorisés, comme le passage à l’acte ou l’agression, si les effets du stress opérationnel ne sont pas gérés de manière adéquate à la maison.
Comment soutenir votre enfant
Créez un espace pour des conversations honnêtes et adaptées à l’âge de l’enfant
Parlez à votre enfant de votre travail d’une manière qu’il peut comprendre. Expliquez-lui ce que vous faites, pourquoi vous le faites, et rassurez-le en lui disant que vous êtes formé et préparé. Validez ses émotions. Faites-lui savoir qu’il est normal d’avoir peur, d’être frustré ou confus, et que vous êtes là pour l’écouter. Demandez-lui comment il se sent lorsque des événements locaux ou des questions d’actualité l’amènent à s’inquiéter pour votre sécurité. L’incertitude augmente souvent l’anxiété, et le fait de partager ce qu’il convient de partager peut réduire la rumination et l’inquiétude.
Privilégiez la stabilité là où vous le pouvez
Votre emploi du temps est peut-être imprévisible, mais les enfants s’épanouissent dans la routine. Intégrez des points de contact réguliers, comme des appels vidéo à l’heure du coucher, des déjeuners ensemble après les quarts de nuit ou des rituels de fin de semaine. Ces petites routines créent une stabilité émotionnelle même lorsque votre horaire fluctue. Cela favorise un attachement sain et renforce la confiance. Prenez soin de vous pour minimiser les effets de l’exposition aux traumatismes et à la fatigue afin de pouvoir être présent émotionnellement pour votre enfant.
Utilisez les services de soutien dès le début
Envisagez de prendre contact avec un conseiller familial qui comprend la culture des premiers répondants. De nombreux organismes proposent également des programmes d’aide aux employés (PAE), un soutien par les pairs ou des services d’aumônerie qui comprennent des services d’aide aux familles. On sait que l’adaptation des parents a une grande influence sur l’état de santé de l’enfant. Les parents qui recherchent un soutien et adoptent des mécanismes d’adaptation sains créent un environnement familial plus stable. N’oubliez pas qu’aucun parent n’est parfait et qu’il est important de demander de l’aide. Les services de counseling peuvent être bénéfiques pour les enfants de PSP, car ils offrent un espace sûr, accueillant et sans jugement où ils peuvent discuter de ce qu’ils ressentent. Les conseillers peuvent aider les enfants à développer des capacités d’adaptation, à réduire l’anxiété et à identifier et renforcer leurs forces personnelles.
Conseils et réflexions
Faites attention à la façon dont vous décompressez à la maison; vos enfants le remarquent plus que vous ne le pensez.
Dites ce que vous ressentez si vous réagissez à une journée de travail difficile, par exemple : « Je suis triste/en colère aujourd’hui à cause d’une journée de travail difficile. Mais nous pouvons faire quelque chose d’amusant comme aller au parc plus tard pour améliorer les choses ». Faites comprendre à l’enfant que ce n’est pas sa faute si vous vous sentez déprimé, en colère, stressé, etc. Soyez honnête avec lui au sujet de vos émotions et essayez de ne pas réprimer ou éviter ce que vous ressentez, car l’enfant pensera probablement que les réactions défensives, les cris et l’irritabilité sont causés par lui si vous ne lui donnez pas d’explication.
Prêtez attention et soyez à l’écoute des besoins de votre enfant. Écoutez-le de manière réfléchie, reconnaissez ce qui est valable et soyez compréhensif à l’égard de son expérience. Restez calme, sans porter de jugement, et observez comment votre enfant se sent et réagit. Soyez attentif aux signes subtils de stress chez votre enfant, tels que l’irritabilité, l’isolement, les plaintes physiques ou les changements dans les résultats scolaires.
Ressources
Warrior Kids : Renforcer la résilience des jeunes issus de familles de professionnels exposées à des traumatismes
Un camp et un programme virtuel fondés sur des données probantes qui permettent aux enfants et aux jeunes de s’épanouir malgré les défis uniques posés par les parents qui travaillent en tant que professionnels exposés à des traumatismes. Le Warrior Kids Camp est une expérience immersive de deux jours conçue pour les enfants âgés de 8 à 16 ans dont le parent est un ancien combattant ou un premier répondant vivant avec une blessure de stress opérationnel (BSO). Fondé sur des soins tenant compte des traumatismes, ce camp permet aux enfants de développer leur résilience, de prendre confiance en eux et d’acquérir des outils pour s’épanouir face aux défis.
Jeunesse, J’écoute
Le seul service de santé mentale en ligne au Canada, accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, offre un soutien gratuit et confidentiel aux jeunes à l’adresse suivante : www.jeunessejecoute.ca
Matériel pour enfants
A Hero Lives in My Family: A Story for Kids of First Responders [Un héros vit dans ma famille : Une histoire pour les enfants des premiers intervenants], par Dr. Susan Hunt (2015)
The Wolf was Not Sleeping [Le loup ne dormait pas], par Avril McDonald et Tatiana Minina (2020). Une description de l’utilisation du livre et une vidéo de l’auteur en train de le lire sont disponibles à l’adresse suivante : https://firefighters.org.nz/membership-support/the-wolf-was-not-sleeping
Références
Figley, C. R. (1995). Compassion Fatigue : « Coping with Secondary Traumatic Stress Disorder in Those Who Treat the Traumatized » [L’usure de compassion : composer avec le syndrome de stress traumatique secondaire chez les personnes qui traitent les victimes de traumatismes]. Brunner/Mazel.
Gilmartin, K. M. (2002). « Emotional Survival for Law Enforcement : A Guide for Officers and Their Families » [Survie émotionnelle pour les forces de l’ordre : Un guide pour les agents et leurs familles]. E-S Press.
Regehr, C. et Bober, T. (2005). « In the Line of Fire : Trauma in the Emergency Services » [Dans la ligne de mire : les traumatismes dans les services d’urgence]. Oxford University Press.
Anderson, M. K., Kaufman, K. R. et Walters, T. L. (2020). « Children of First Responders : Psychological Impact and Clinical Considerations » [Les enfants des premiers répondants : Impact psychologique et considérations cliniques]. Journal of Child and Adolescent Trauma.
Miller, L. (2007). « Police families : Stresses, syndromes, and solutions » [Familles de policiers : Stress, syndromes et solutions]. The American Journal of Family Therapy, 35(1), 21-40.