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Les multiples visages du trouble de stress post-traumatique (TSPT)

Comprenez mieux le TSPT—ses symptômes courants, ses impacts en milieu de travail, et des approches concrètes pour guérir et soutenir les personnes touchées.

L’état de stress post-traumatique (ESPT) ne fait pas de discrimination; il peut toucher des personnes de tout âge, de tout genre et de toute race. Il survient chez une personne qui vit ou est témoin d’un événement traumatisant, qui met souvent la vie en danger. Les personnes à risque sont celles qui exercent un métier où elles sont exposées de manière répétée à des traumatismes et à des degrés élevés de stress. Les personnes qui ont subi des traumatismes durant leur enfance et celles qui ont des antécédents familiaux de troubles liés à la santé mentale et aux dépendances présentent aussi un risque. Pour que les premier·ière·s répondant·e·s puissent se rétablir d’un traumatisme, ils doivent savoir la manière dont l’état de stress post-traumatique apparaît, les aspects qui rendent les personnes vulnérables et les facteurs qui favorisent la résilience. 

L’état de stress post-traumatique, c’est quoi?

L’état de stress post-traumatique ou ESPT est un trouble de santé mentale qui peut apparaître chez les personnes qui ont vécu ou été témoins d’un événement traumatisant ou d’un événement qui mettait la vie en danger. Les réactions et les émotions ressenties après un événement traumatisant varient, bien que de nombreuses personnes se remettent de ces symptômes initiaux au fil du temps. Certaines personnes ont du mal à retrouver un fonctionnement normal après un événement traumatisant. Les personnes qui continuent à faire face à des difficultés lorsqu’elles tentent de retrouver un fonctionnement normal peuvent présenter des symptômes associés à l’état de stress post-traumatique. En outre, celles qui éprouvent fréquemment du stress ou de la peur liés à l’incident – même en l’absence de danger immédiat – peuvent aussi répondre aux critères d’un diagnostic d’état de stress post-traumatique.

Contexte de l’apparition de l’état de stress post-traumatique

En dépit du fait que l’état de stress post-traumatique est fréquemment lié à des événements traumatisants vécus par le personnel militaire et les premier·ière·s répondant·e·s, n’importe qui peut développer des symptômes de ce trouble, et ce, de différentes manières : 

  • Expérience directe d’un événement traumatisant 

  • Témoin d’un événement traumatisant 

  • Fait d’apprendre qu’un·e proche a vécu ou a été menacé par un événement traumatisant 

  • Exposition répétée à des images crues d’événements traumatisants

Voici certains facteurs essentiels qui augmentent la vulnérabilité d’une personne et influencent l’apparition de l’état de stress post-traumatique :
  • Impression de menace à la sécurité personnelle

  • Incapacité de désamorcer les émotions et les réactions après un événement traumatisant

  • Facteurs de stress multiples présents dans la vie, comme le divorce ou la perte récente d’un·e être cher·ère

  • Se juger soi-même ou critiquer la réaction d’une personne à l’événement

  • Degré de perception de la responsabilité envers l’événement

  • Avoir un lien personnel avec des personnes directement touchées par un événement traumatisant, ou pouvoir s’identifier à elles

Voici certains facteurs de résilience susceptibles de réduire le risque d’apparition de l’état de stress post-traumatique :
  • Rechercher le soutien d’autres personnes, comme de la famille, des ami·e·s ou de professionnel·le·s de la santé qualifié·e·s

  • Se joindre à un groupe de soutien après un événement traumatisant

  • Élaborer des stratégies d’adaptation positives, apprendre et adopter des pratiques pour surmonter l’événement

  • Être capable d’agir et de réagir efficacement malgré des sentiments d’insécurité et de peur

La prévalence de l’état de stress post-traumatique

L’état de stress post-traumatique commence à être de mieux en mieux connu, c’est pourquoi un plus grand nombre de personnes expriment leurs préoccupations à ce sujet. Plus de 70 % des Canadien·ne·s ont été exposé·e·s à au moins un événement traumatisant au cours de leur vie, et près de 1 Canadien·ne sur 10 risque de développer un état de stress post-traumatique à un moment ou à un autre de sa vie – ce chiffre est encore plus élevé chez le personnel de la sécurité publique. On estime qu’environ de 20 à 45 % des agent·e·s de la sécurité publique souffrent d’un état de stress post-traumatique ou d’un autre problème de santé mentale. 

L’état de stress post-traumatique est un trouble distinct, mais il peut être accompagné d’autres problèmes. Il va souvent de pair avec l’anxiété, la dépression et l’usage de substances psychoactives, et ce, comme façon de faire face au stress. L’état de stress post-traumatique mène souvent à une altération du fonctionnement au quotidien et à des difficultés sur le plan des relations interpersonnelles. Il présente aussi un risque accru de pensées suicidaires.

Voici les symptômes fréquents de l’état de stress post-traumatique : 

  • Souvenirs intrusifs : comme les flashbacks, les mauvais rêves ou les cauchemars ou les pensées effrayantes, qui peuvent affecter la routine quotidienne d’une personne. 

  • Évitement et engourdissement émotionnel : comme s’éloigner des lieux, des événements ou des objets qui rappellent l’événement traumatisant, ou éviter les émotions et les pensées liées à cet événement. 

  • Réactions physiques et émotionnelles : comme la tension musculaire, la transpiration, l’accélération de la fréquence cardiaque ou l’accès de colère, les difficultés à dormir, le sentiment d’être à bout de nerfs et la facilité d’être effrayé·e. Elles affectent les tâches quotidiennes et sont généralement constantes. 

  • Pensées négatives et changements de l’humeur : comme la difficulté à se souvenir des caractéristiques de l’événement traumatisant, les pensées négatives sur soi-même, la perte d’intérêt pour les activités agréables et les sentiments anormaux de culpabilité ou de honte. Ces symptômes peuvent s’aggraver progressivement et amener la personne à s’éloigner ou à se détacher de ses ami·e·s ou de sa famille.

L’état de stress post-traumatique et l’incapacité au travail 

Les personnes atteintes d’un état de stress post-traumatique peuvent présenter divers symptômes au travail, comme ceux indiqués dans le tableau.

Tableau des impacts du traumatisme et du TSPT sur la santé mentale et les capacités au travail

 

Les stratégies suivantes peuvent être utilisées pour défendre vos intérêts et soutenir vos collègues qui présentent un état de stress post-traumatique : 

  1. Communiquez ouvertement : communiquez avec votre gestionnaire lorsqu’il y a un problème et faites preuve d’une écoute empathique auprès de vos collègues. 

  1. Vos difficultés et vos symptômes sont uniques. 

  1. Proposez à votre entreprise de faire de la sensibilisation à l’état de stress post-traumatique et à ses symptômes pour que les gens puissent être plus compréhensifs à l’égard de ce que vivent les personnes ayant ce type de trouble et être plus patients et sensibles dans leurs relations avec les autres.

L’adaptation à un traumatisme

C’est exigeant de composer avec un traumatisme. La première chose à faire est d’obtenir une aide professionnelle pour parler à une personne qui peut vous aider à vous rétablir et à vous enseigner des stratégies de prise en charge des symptômes. Vous trouverez ci-dessous d’autres mesures à prendre pour favoriser le rétablissement : 

Formez un réseau de soutien : les liens avec les membres de la famille, les ami·e·s et les groupes de soutien peuvent apporter un soulagement émotionnel.  

Pratiquez la pleine conscience et des techniques de relaxation : la respiration profonde, la relaxation musculaire progressive et les pratiques de pleine conscience peuvent vous aider à réduire le stress et à assurer un certain équilibre. 

Restez actif·ve physiquement : l’exercice régulier aide à améliorer l’humeur et à réguler les hormones du stress. Il libère également des endorphines (les hormones du bien-être) qui peuvent améliorer votre sentiment de bien-être. 

Établissez une routine quotidienne : la structure et la prévisibilité peuvent procurer un sentiment de stabilité et de sécurité. Il s’agit notamment de prendre des repas et des collations nutritives à des heures régulières, de respecter les heures de coucher et de lever, de faire de l’exercice quotidiennement et de prendre le temps de se ressourcer et de se détendre. 

Limitez la consommation de substances : l’alcool et les autres substances peuvent sembler une échappatoire, mais ils aggravent souvent les symptômes et peuvent conduire à des problèmes de dépendance. 

Exprimez vos émotions de manière originale : l’écriture, la création artistique, le gribouillage ou la musique peuvent être des exutoires thérapeutiques. Ces activités permettent d’exprimer des sentiments qui peuvent être trop compliqués à communiquer verbalement. 

Informez-vous sur l’état de stress post-traumatique : en savoir plus sur l’état de stress post-traumatique peut atténuer les sentiments de honte ou d’isolement.

Le rétablissement d’un état de stress post-traumatique 

Les personnes qui présentent un état de stress post-traumatique peuvent trouver par elles-mêmes des manières de s’adapter à leur situation, mais ne constateront que des progrès limités. Elles continueront d’éprouver des difficultés tant au travail qu’à la maison, et elles auront souvent l’impression que toutes les sphères de leur vie régressent, jusqu’à ce qu’elles demandent de l’aide et l’acceptent.  

Il peut être difficile de faire le premier pas pour demander de l’aide, mais avec une thérapie, il est possible d’aller mieux. La thérapie peut contribuer à atténuer les symptômes : 

  • En vous apprenant à traiter vos symptômes. 

  • En vous apprenant des manières de prendre en charge la réapparition des symptômes. 

  • En vous aidant à avoir une vision plus positive de vous-même, des autres et du monde. 

  • En traitant les autres problèmes souvent liés à l’expérience traumatisante, comme l’anxiété, la dépression ou l’usage abusif de substances, comme l’alcool et les drogues.

Trouver l'espoir et guérir du TSPT

Le TSPT peut sembler accablant, mais le rétablissement est possible avec le soutien, le traitement et les stratégies d'adaptation appropriés. Demander de l’aide, que ce soit par la thérapie, le soutien entre pairs ou les pratiques de soins personnels, peut faire une différence importante dans la gestion des symptômes et l’amélioration du bien-être général. Avec du temps, de la compréhension et les bonnes ressources, les individus peuvent retrouver un sentiment de contrôle, reconstruire leur résilience et aller de l'avant vers une vie plus saine et plus satisfaisante.

Références

  1. Feinstein, A., & Staniloiu, A. (5 février 2021). « Trouble de stress post-traumatique (TSPT). » Consulté le 5 mars 2025.

  2. Mayo Clinic Staff. (16 août 2024). « Post-traumatic stress disorder (PTSD). » Consulté le 5 mars 2025. (Seulement en anglais)

  3. National Institute of Mental Health. (décembre 2024). « Post-Traumatic Stress Disorder. » Consulté le 5 mars 2025. (Seulement en anglais)

  4. Sécurité publique Canada. (janvier 2023). « Évaluation des initiatives visant à remédier aux blessures de stress post-traumatique (BSPT) chez les agents de la sécurité publique. » Consulté le 6 mars 2025.