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Dépendance et rétablissement

La dépendance est plus fréquente que le diabète. Comprendre ses causes, son traitement et le processus de rétablissement est essentiel. Apprenez comment cheminer vers la guérison.

Peu importe le revenu, la race, la couleur, la religion ou le genre, la dépendance ne fait pas de discrimination et peut toucher n’importe qui. Le rétablissement est un parcours de toute une vie, marqué par des obstacles et des défis quotidiens. 

Le courage et la force des personnes en rétablissement sont remarquables, car elles doivent souvent faire face à la stigmatisation et à la discrimination tout en maintenant leur sobriété. Puisque la majorité des gens ne sont jamais confrontés à la dépendance ni directement touchés par celle-ci, il peut être difficile de comprendre les défis quotidiens que vivent les personnes concernées. Reconnaître que la dépendance n’est pas seulement un problème individuel, mais un enjeu de société, est une vérité fondamentale. Comme la dépendance est plus répandue que le diabète, il est important de bien comprendre ce qu’est une dépendance et comment les personnes en rétablissement parviennent à maintenir leur sobriété. 

Qu’est-ce que la dépendance?

Pour mieux comprendre ce qu’est la dépendance et à quel moment un traitement peut être nécessaire, il est utile de connaître les critères qui la définissent. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), on peut parler de dépendance lorsqu’au moins trois des critères suivants sont présents : 

  • Tolérance. Est-ce que la personne augmente sa consommation ou son exposition à la substance ou à l’activité? 

  • Sevrage. Est-ce que la personne a vécu des symptômes physiques ou émotionnels lorsqu’elle a cessé la consommation ou arrêté l’activité (ex. : anxiété, irritabilité, tremblements, sueurs, nausée, vomissements)?

  • Contrôle limité. Est-ce que la personne a déjà bu ou consommé plus qu’elle ne le souhaitait? Lui arrive-t-il de boire pour se saouler? Un verre en entraîne-t-il souvent d’autres? A-t-elle déjà regretté sa consommation le lendemain?

  • Conséquences négatives. Continue-t-elle à consommer ou à participer à l’activité malgré des répercussions négatives sur son humeur, son estime de soi, sa santé, son emploi ou ses relations?

  • Temps ou énergie importants consacrés. Est-ce que la personne consacre beaucoup de temps à obtenir, consommer, cacher, planifier ou se remettre de sa consommation? Pense-t-elle souvent à consommer ou à participer à un comportement addictif? A-t-elle déjà caché ou minimisé sa consommation? A-t-elle déjà trouvé des stratégies pour éviter de se faire prendre?

  • Désir de réduire. Est-ce que la personne a déjà pensé à contrôler ou limiter sa consommation ou son activité? A-t-elle tenté, sans succès, de le faire?

Si la réponse est oui à au moins trois de ces critères, la personne pourrait présenter un comportement de dépendance. Reconnaître le problème est la première étape. Admettre qu’un soutien est nécessaire pour faire face à la dépendance est un premier pas courageux vers le rétablissement. 

Quelles sont les causes de la dépendance?

Il existe plusieurs causes pouvant contribuer au développement d’une dépendance chez une personne. Les raisons les plus fréquentes incluent : 

Antécédents familiaux. Des études suggèrent que la génétique représente environ 50 à 60 % du risque de développer une dépendance. Les personnes ayant des antécédents familiaux de troubles liés à la consommation de substances sont plus susceptibles de lutter elles-mêmes contre une dépendance. Ces recherches confirment que des facteurs biologiques, en plus des influences environnementales, jouent un rôle important dans la dépendance aux substances.

Faibles compétences d’adaptation au stress. Le stress est un indicateur clé du risque de dépendance. Il peut amener de nombreux consommateurs occasionnels à adopter une consommation plus fréquente et plus dépendante d’alcool ou de drogues. Plus une personne est stressée, plus elle est susceptible de chercher à fuir ou à se détendre, ce qui explique pourquoi tant de gens se tournent vers ces substances. De plus, lorsqu’on est stressé, on a tendance à faire ce qui nous est familier, même si ce n’est pas la meilleure option, plutôt que d’essayer quelque chose de nouveau et potentiellement plus sain. Cela peut amener certaines personnes à retomber dans leurs dépendances passées lorsqu’elles sont confrontées au stress.

Pensées négatives. Tous les types de pensées négatives — une façon de penser où l’on tend à voir le pire en tout ou à imaginer les pires scénarios — peuvent rendre une personne mal à l’aise, irritable, stressée ou insatisfaite de sa vie. Lorsque les pensées sont polarisées (tout ou rien), la personne perçoit ses choix ou sa vie comme étant soit parfaits, soit désastreux. Ce type de sentiment pousse à chercher une forme d’évasion, de détente ou de récompense, ce qui peut mener à la consommation de substances ou à des comportements addictifs.

Anxiété et/ou dépression sous-jacentes. Les troubles anxieux et dépressifs peuvent mener à une dépendance s’ils ne sont pas traités. À l’inverse, une dépendance peut aussi engendrer des symptômes d’anxiété et de dépression, créant un cycle où les symptômes alimentent la dépendance et vice versa. Une personne peut ainsi se retrouver coincée dans une séquence de rétablissement et de rechute, au fil des épisodes anxieux ou dépressifs.

Quelles sont les options pour la dépendance et le rétablissement?

Il existe plusieurs options pour ceux et celles qui cherchent de l’aide pour leur dépendance : 

  1. Traitement en établissement (interne). Ces établissements offrent généralement des programmes structurés dans un hôpital, un centre de rétablissement ou une clinique privée. Les personnes ayant un niveau élevé de dépendance sont les mieux adaptées à ce type de soins. La majorité des programmes exigent une période de désintoxication standard de 30 à 60 jours avant de commencer.

  2. Traitement externe. Ce type de traitement se déroule souvent dans une clinique ou un bureau, avec des séances de groupe ou individuelles. Les personnes présentant une dépendance légère à modérée peuvent bénéficier de ce type d’approche. Le traitement externe permet de poursuivre ses responsabilités professionnelles tout en demeurant à la maison pendant le rétablissement.

  3. Thérapie communautaire et de groupe. Elle offre un environnement de soutien où les participants peuvent établir des liens avec d’autres personnes vivant des situations similaires. Ces séances favorisent des discussions ouvertes pour explorer les vulnérabilités sans honte ni culpabilité. Le partage d’expériences aide les membres à réaliser qu’ils ne sont pas seuls, ce qui leur permet de travailler sur leurs difficultés et de développer de meilleures stratégies d’adaptation.

L’une des choses les plus importantes à retenir est de demander de l’aide quand c’est nécessaire. Peu importe le type de soutien requis, il est essentiel de parler des défis que vous traversez pour pouvoir les surmonter. Le fait d’en parler peut vous aider à mieux comprendre vos émotions, à clarifier la situation et à trouver des solutions pour aller de l’avant et éviter que le problème ne se reproduise. 

La vie après le traitement : Conseils pour maintenir la sobriété

En rétablissement, il existe des étapes que l’on peut utiliser pour mesurer ses progrès et ses efforts afin de maintenir sa sobriété. Chaque personne devrait travailler avec son thérapeute ou son intervenant pour développer une définition personnalisée de la réussite :

  • Quels comportements souhaitez-vous maintenir à l’avenir?

  • Quels comportements êtes-vous déterminé à laisser dans le passé?

  • Comment renforcerez-vous vos liens avec les membres de votre famille ou vos amis?

Comment soutenir une personne en rétablissement?

Le rétablissement est un état permanent, autant pour la personne concernée que pour ceux et celles qui l’entourent. Si vous accompagnez une personne en rétablissement d’une dépendance, voici quelques principes à garder en tête :

  • La dépendance est une maladie. C’est essentiel à comprendre pour ceux qui soutiennent une personne dépendante. Cela signifie que vous n’aidez pas quelqu’un ayant un défaut de caractère ou une faiblesse morale. La dépendance est un trouble médical et psychologique : la consommation prolongée de drogues ou d’alcool peut modifier physiquement la taille et la structure des cellules cérébrales. Cela a pour effet de perturber la capacité de la personne à gérer ses impulsions liées à la consommation. Il est compréhensible d’être en colère contre la maladie, mais la colère ou le blâme envers la personne ne sont pas aidants pour soutenir son rétablissement.

  • Apprenez à reconnaître les signes de rechute. Selon la substance ou le comportement addictif, les signes de rechute peuvent varier. Soyez attentif aux changements de comportement, surtout si ceux-ci persistent. Informez-vous sur la dépendance en question et n’ayez pas peur d’en parler.

  • Écoutez. Soyez présent pour offrir du soutien et écouter quand c’est nécessaire. Cela peut vouloir dire répondre au téléphone peu importe l’heure, répondre aux messages, ou simplement écouter ce que la personne a besoin de dire. Vous n’avez pas à “régler” quoi que ce soit — écouter, tout simplement, est souvent un grand geste de soutien.

  • Adoptez des habitudes saines avec elle. Montrer l’exemple en adoptant un mode de vie positif peut aider la personne en rétablissement à se sentir mieux. De petits gestes comme faire de meilleurs choix alimentaires ou pratiquer une activité physique ou de loisir peuvent avoir un grand impact. Évitez les endroits ou comportements pouvant provoquer une rechute.

  • Soyez présent et soutenant. Aider la personne à se rendre à ses rencontres de groupes de soutien ou l’accompagner montre que vous êtes là pour elle. Cela l’encourage à rester engagée dans son processus et démontre votre appui concret à son rétablissement.

  • Soyez patient. Le rétablissement n’est pas facile. Les changements ne se produisent pas du jour au lendemain. Il peut y avoir des rechutes et la personne ne sera pas toujours motivée ou heureuse de vivre dans la sobriété. C’est normal! Être présent malgré les hauts et les bas l’aidera à traverser les obstacles pendant qu’elle s’adapte à sa nouvelle vie. N’oubliez pas non plus de prendre soin de vous tout au long de ce processus.

Pour les employeurs et les gestionnaires, il est important de préciser les mesures de soutien offertes par votre organisation en ce qui concerne :

  • les normes de santé et sécurité

  • la transition vers un traitement

  • la protection de l’emploi pendant le traitement

  • le soutien au retour du traitement

La dépendance et le rétablissement sont des processus continus. Ce n’est pas facile, mais vous accomplissez quelque chose que la plupart des gens n’oseraient jamais entreprendre. 

Si vous avez des questions concernant la dépendance et/ou les options de rétablissement, parlez-en à votre médecin de famille, à un professionnel de la santé qualifié ou à des organismes locaux dans votre communauté. 

Références

  1. CAHM. (s.d.). « Addiction. » Centre de toxicomanie et de santé mentale. Consulté le 14 mars 2025. 

  2. Melemis, S. (s.d.). « What is addiction? » Understanding Addiction. Consulté le 14 mars 2025. (Seulement en anglais)

  3. Tackett, B. (2024). « How to help your friend if they’re addicted to drugs and alcohol. » Consulté le 14 mars 2025. (Seulement en anglais)